Peut-on en finir avec le capitalisme de surveillance ?

Dans son livre "L'Âge du capitalisme de surveillance", Shoshana Zuboff décrypte en profondeur le nouveau système économique qui émerge à l'ère du numérique avec la création d'un vaste marché des données personnelles insoupçonné. Comment ce capitalisme 2.0 transforme notre existence ? Est-il immuable ? Réponses dans mon décryptage !

Lettres Ouvertes
9 min ⋅ 05/09/2023

Bonjour à tous, 

Après la pause estivale, je suis très heureux de vous retrouver pour une nouvelle édition consacrée à une lecture autour de l'économie numérique et de l'innovation technologique. 

S'il y a bien un livre qu'il faut avoir lu en la matière, c'est bien celui de Shoshana Zuboff, sociologue et professeure émérite à Harvard, qui s'intitule L'Âge du capitalisme de surveillance publié en 2019 aux États-Unis. Je dirais même qu'il s'agit d'un livre référence sur ce sujet polémique. Après l'avoir lu en entier cet été, j'ai donc décidé de vous en parler aujourd'hui. 

Quelques avertissements préalables :

  1. Le livre est long - 850 pages avec les annexes - mais il est facile à lire. Mieux, l'auteure fait preuve de pédagogie : elle prend du temps pour récapituler les concepts et les idées qu'elle avance pour faciliter la compréhension des lecteurs ; 

  2. J'ai moi-même fait plus long que d'habitude. En général, j'essaie de faire court ou pas trop long (anyway), mais pas cette fois car le livre regorge d'informations. 

Je précise également que le livre comporte une bibliographie fournie, à consulter pour approfondir le sujet. C'est pourquoi j'ai inséré, à la toute fin de mon article, des liens vers différents types de contenus mentionnés dans le livre. 

La surveillance numérique à l'échelle industrielle 

Nous sommes de plus en plus nombreux à en avoir conscience : les géants du numérique et de la tech nous observent et s'approprient nos données pour en tirer un avantage et, surtout, des revenus considérables. 

En gros : ils collectent et utilisent toutes les informations que nous partageons sur les réseaux sociaux, moteurs de recherche et autres applications numériques qu'ils revendent aux annonceurs, en général de grandes entreprises, pour générer des publicités ciblées. 

Il existe donc un vaste marché souterrain des données personnelles qui permet aux grandes plateformes du numérique de s'enrichir à deux niveaux : 1) en vendant les informations (centres d'intérêts, comportements en ligne, localisation, âge, etc.) qu'elles collectent sur nous aux entreprises clientes et 2) en fournissant un espace pour la diffusion aux publicités ciblées. 

L'exploitation de nos vies privées va même bien plus loin : elle vise à prédire nos comportements futurs et à les modifier, pour nous proposer tout un tas de produits et services, des articles et des vidéos, individualisés. 

Même si nous sommes de plus en plus informés sur ces pratiques, les coulisses, l'ampleur et les effets de ce vaste système complexe restent mystérieux pour beaucoup. Mme Zuboff écrit d'ailleurs dans le premier chapitre : 

Le capitalisme de surveillance sait tout de nous, alors que ses opérations sont conçues pour que nous n'en sachions rien. 

Pour l'auteure, les bases du capitalisme de surveillance ont été jetées le 9 août 2011, date à laquelle Apple est devenue l'entreprise la plus fortement capitalisée du monde, devant Exxon Mobil. 

Mais qu'est-ce qui a vraiment changé ? 

Alors que le capitalisme industriel reposait sur l'exploitation et le contrôle de la nature, le capitalisme de surveillance repose sur l'exploitation et le contrôle de la nature humaine !

La conséquence la plus visible est que le cœur de la consommation s'est déplacé de la masse à l'individu. Le capitalisme de surveillance cible sa proie pour lui proposer un contenu spécifique. 

Qui sont les capitalistes de surveillance ? 

Sans grande surprise, les capitalistes de surveillance sont bien connus du grand public, même s'ils ne pratiquent pas tous l'expropriation de nos données avec la même vigueur. De plus, on oublie souvent à quel point leurs services s'étendent au moindre recoin de notre vie quotidienne. En voici des exemples :

  • Google : c'est l'entreprise pionnière en matière de capitalisme de surveillance avec l'invention de la publicité ciblée. Ses outils divers et variés que l'on connait tous sont très efficaces pour collecter des données à grande échelle : Google Chrome, Google Home, OK Google, Google Earth, Google Now, Google Assistant, Google Drive, Google Meet, Google Cloud, Google Pay, Google patati patata. Il y a aussi Android, son système d'exploitation mobile le plus utilisé au monde, Gmail, YouTube, acquis pour plus de 1 milliard de dollars en 2006 - un prix astronomique pour l'époque mais un investissement qui s'est révélé juteux pour Google en raison de l'immense trafic de recherche que génère la plateforme - . Vous voyez à quel point la "galaxie" Google est étendue. 

Les principaux services proposés par Google !Les principaux services proposés par Google !

  • Alphabet qui abrite 8 sociétés dont Google mais aussi Nest (domotique et objets connectés), Waymo (pour la conduite autonome) ou encore Sidewalk (technologies et urbanisation) ;

  • Facebook / Meta (depuis fin octobre 2021, date de son changement de nom) : évidemment il y a le célèbre réseau social, mais il y a aussi Instagram, WhatsApp, Messenger, Oculus (les casques de réalité virtuelle), mais aussi, Facebook Watch et Facebook Live (pour diffuser des vidéos). Là encore, on est dans la crème de la crème en matière de surveillance en ligne. 

  • Amazon n'est pas qu'une entreprise de vente à distance, elle collecte aussi nos données grâce aux services qu'elle propose, via Amazon Prime, Alexa ou Echo (son enceinte connectée) ;

  • Microsoft : elle est un peu moins intrusive que les trois entreprises précédentes puisque son activité principale consiste à vendre du matériel informatique. Elle reste quand même bien active en matière de capitalisme de surveillance, en particulier depuis le rachat de LinkedIn pour la somme faramineuse de 26 milliards de dollars ; une telle acquisition lui a permis d'avoir accès à un torrent de données personnelles, et au graph social, utile pour décrypter les réseaux. 

  • Apple : elle est similaire à Microsoft puisqu'il s'agit d'une entreprise qui vend du matériel informatique, qui a une vraie identité de marque, avec des produits "design". De plus, elle entend mieux protéger la vie privée numérique avec son système d'exploitation iOS. Rappelons aussi que Safari, le navigateur web de la marque à la pomme, a été l'un des premiers a proposé la "navigation privée". Autre exemple : Apple Pay serait beaucoup plus respectueux de nos données bancaires que Google Pay, en ne les conservant pas sur ses serveurs. 

Comme vous pouvez le voir, il est essentiel de faire la distinction entre les acteurs de la Tech economy. Dans le livre, c'est d'ailleurs surtout Google et Facebook qui sont pointés du doigt. Aussi, l'intrusion dans la vie privée est encore bien plus forte quand il s'agit de réseaux sociaux. D'ailleurs, les applications les plus promptes à partager vos données à des agences de pub ou à des entreprises sont Facebook, Instagram et LinkedIn.

Il faut ajouter également que le capitalisme de surveillance ne se limite pas aux énormes entreprises de la tech, comme l'explique d'ailleurs Mme Zuboff. Il y a d'autres applications bien connues telles Tinder, excellente pour connaître votre pedigree dans les moindres détails. 

Mais il y aussi de plus petites boîtes sur le créneau comme Palantir (spécialisée dans le Big Data) du célèbre Peter Thiel, le serial entrepreneur de la Silicon Valley, et d'autres que nous ne connaissons pas : HiQ, Safegraph, Spireon, etc. 

L'extension du capitalisme de surveillance

Au tout début limité à la publicité en ligne, le capitalisme de surveillance s'est peu à peu propagé au monde physique avec des objets palpables connectés qui ont fait entrer Internet dans une nouvelle ère. C'est ce qu'on appelle l'Internet des objets (IoT). 

Pour décrire le phénomène, nous parlons désormais d'informatique ubiquitaire, ou de pervasive computing. En clair, Internet est partout sans même que l'on s'en aperçoive. Le concept est résumé de la manière suivante par Mark Weiser, un célèbre chercheur en informatique :

Les technologies les plus profondes sont celles qui disparaissent. Elles s'intègrent dans la texture de la vie quotidienne au point qu'on arrive plus à les en distinguer.

Pour illustrer le propos qui précède, L'IoT, un marché qui représente plusieurs centaines de milliards de dollars, est désormais présent un peu partout dans notre existence. Je vous propose quelques exemples juste après : 

  • Appareils domestiques intelligents : ampoules, prises électriques, frigos, machine à laver, aspirateur, etc.

  • Dispositifs de santé connectés : montres et bracelets fitness, dispositifs médicaux surveillant la santé, balances connectées, etc. 

  • Véhicules connectés : voitures équipées de capteurs pour la navigation et la sécurité ;

  • Villes intelligentes : capteurs utilisés pour la gestion du trafic, la collecte des déchets, l'éclairage public, etc. 

  • Systèmes de surveillance et de sécurité : caméras de sécurité, alarmes pour la maison et les entreprises, détection d'anomalies. 

La naissance de la démocratie de surveillance

Bien entendu, la surveillance numérique ne se limite plus au secteur marchand. Elle a aussi gagné le monde politique. Évidemment disposer d'un portrait-robot des électeurs, de leurs profils et de leurs goûts, n'est pas inutile quand on cherche à se faire élire. 

C'est aux États-Unis que tout a vraiment commencé à ce niveau. Alors candidat à la Maison Blanche en 2008, Barack Obama se sert de sa proximité avec Éric Schmidt, le PDG de Google, pour exploiter à son avantage les données en ligne de plus de 250 millions d'Américains, selon des recherches effectuées par les médialogues Daniel Kreiss et Philip Howard. 

Nous savions pour qui les gens allaient voter avant même qu'ils l'aient décidé" a confié un consultant politique d'Obama !

Résultat : l'équipe de campagne d'Obama connaissait par son nom, son adresse, sa race, son sexe et son revenu, chaque électeur du pays encore hésitant qu'elle devait convaincre. Pour y parvenir : elle avait imaginé comment cibler ses publicités sur ces individus. 

Et les applications politiques de la surveillance numérique généralisée pourraient aller bien plus loin que de simples campagnes d'influence ou de manipulation, comme ce fut le cas avec le scandale Cambridge Analytica impliquant Facebook et Mark Zuckerberg. En Chine, le gouvernement a développé à grande échelle unsystème de "crédit social"

Quelle est l'idée derrière ? 

Classer les citoyens et les entreprises en fonction de leur historique bancaire ou de consommation par exemple. Les plus mauvais d'entre eux ne pourraient pas accéder à certains services comme le droit de faire construire un logement ou d'inscrire son enfant dans une école privée payante. Eh oui, si vous êtes tout le temps dans le rouge, le système supposera que vous ne serez pas en mesure de payer à l'avenir. 

La disparition du sanctuaire de la vie privée 

L'auteur explique que le capitalisme de surveillance a eu bien d'autres effets sur notre vie intérieure et dans nos relations avec les autres ; la connexion numérique étant devenue un outil indispensable de participation sociale

C'est ainsi que les gens - surtout les plus jeunes - entretiennent et censurent leur propre comportement dans le monde réel en fonction de leur propre réseau en ligne. 

La vie privée n'est plus une norme sociale" explique Mark Zuckerberg

L'auteure du livre explique aussi que la surveillance numérique impacte la construction de la personnalité des individus nés après 1995, ceux qui n'ont pas connu le monde avant l'arrivée de cette nouvelle forme de capitalisme. Les plus jeunes ont ainsi de plus en plus de mal à devenir acteur de leur propre vie. 

Plus on en sait sur une personne, plus il est facile de la contrôler". Paul M. Schwartz, expert en droit de la confidentialité des informations. 

C'est ainsi que le capitalisme de surveillance, désormais en mesure de changer nos comportements, nos émotions et notre manière de penser, aurait consacré l'hétéronomie, la régulation par les autres ! 

L’'individu n'agit plus sur le monde, c'est le monde qui agit sur lui”. Frederic Skinner

Pourquoi cédons-nous aux capitalistes de surveillance ? 

Alors que les pratiques des capitalistes de surveillance sont maintenant connues et documentées, nous sommes pourtant de plus en plus accros à leurs produits. Les raisons sont détaillées entre les pages 458 et 468 avec entre autres : 

  • Le sans-précédent : les toutes premières expérimentations de modification des comportements à grande échelle venaient de l'État ; nous n'étions pas préparés à ce que l'attaque vienne du secteur privé ; 

  • Le contexte historique : à la suite du 11 Septembre, la vie privée a été placée derrière l'impératif de sécurité. Le capitalisme de surveillance s'est aussi développé grâce à l'esprit néolibéral du temps ;

  • L'expérience utilisateur et les services proposés : ces énormes entreprises sont certes critiquables mais elles ont aussi un mérite : elles proposent des services de qualité adaptés à nos besoins. C'est ainsi que LinkedIn et les médias sociaux en général permettent de partager des idées. C'est mon cas aujourd'hui avec cet article. Quant à Google, il parait difficile de se passer de son moteur de recherche. En revanche, rien ne nous empêche de naviguer en mode "privé". Pareil pour le smartphone : il y a encore des personnes qui s'en privent, mais elles sont de moins en moins nombreuses. 

  • L'argument d'autorité : les capitalistes de surveillance, tels que Bezos ou Zuckerberg, seraient les experts du futur. 

  • Les fortifications : les capitalistes de surveillance dépensent beaucoup en matière de lobbying pour imposer leurs vues à la société civile, etc. 

Quid du futur ? 

Si l'on peut regretter une chose de ce livre, c'est sans doute le manque de développements sur le futur du capitalisme de surveillance. Une question importante concerne son essor dans les secteurs des paiements et de la finance ; un sujet sensible qui n'est pas abordé par Mme Zuboff.

En la matière, l'échec du Libra de Zuckerberg a déjà marqué un premier coup d'arrêt. Il faut dire que le domaine est bien plus régulé que d'autres : c'est un enjeu de souveraineté pour les nations qui ont comme prérogative de battre monnaie. 

Malgré tout, l'auteure fournit, à la toute fin du livre, sa vision des choses pour l'avenir du capitalisme de surveillance sous un angle très macro. Je dois le dire, c'est plutôt plaisant. 

Pourquoi donc ? 

Parce qu'elle pense que le capitalisme de surveillance prendra fin tôt ou tard, même si elle ne dit pas quand. La raison : le capitalisme de surveillance nous montre la manière dont nous ne voulons pas vivre !

Oui mais encore ? 

L'auteur fournit deux exemples intéressants : 

  • Personne ne pensait que l'URSS s'effondrerait un jour. Or, c'est bien ce qu'il s'est passé, et ce, de manière très rapide. La raison : les gens ne supportaient plus un tel système et ont voulu s'en débarrasser !

  • Le Gilded Age ou l'âge doré, qui fait référence à la période de prospérité économique et de croissance industrielle aux États-Unis, n'a pas duré plus d'une quarantaine d'années parce que les gens ont fini par se révolter contre les inégalités abyssales que ce système produisait entre l'opulence des grandes fortunes et le désœuvrement des classes laborieuses. Or, cette époque ressemble d'une certaine manière à celle que nous vivons aujourd'hui ; 

Évidemment, de telles évolutions ont lieu quand les pressions de la société civile se font assez fortes pour faire évoluer le pouvoir politique. 

En ce qui concerne le capitalisme de surveillance, la réglementation a beaucoup évolué ces dernières années avec le RGPD - Règlement Général sur la Protection des Données - en Europe. Même si ses effets sont encore difficiles à mesurer (certains disent même que ce texte favorise la big tech), les amendes sur les GAFAM sont de plus en plus fréquente et de plus en plus élevées. 

Bon OK, nous sommes encore très loin des niveaux des pénalités infligées aux banques, mais c'est déjà un début.

Autre exemple récent qui montre que les lignes bougent : une récente loi au Canada oblige les géants de la tech à conclure des accords commerciaux équitables avec les médias (donc à les rétribuer en conséquence) pour la diffusion de leur contenu. En gros : c'est un rééquilibrage plus que bienvenu ! 

En rétorsion : Meta a commencé à bloquer l'accès aux informations sur Facebook et Instagram, alors que les feux de forêt ravagent le pays, et qu'il serait plus responsable de laisser les Canadiens, surtout les plus jeunes s'informant plutôt sur les réseaux sociaux, avoir accès à toutes les informations. 

Dans l'Union Européenne, le Digital Services Act - la législation sur les services numériques - est officiellement entré en vigueur ce 25 août. 19 plateformes célèbres dont Facebook, Instragram ou X vont faire face à des obligations bien plus sévères en matière de contenus en ligne. 

De plus, une lassitude parmi les utilisateurs des réseaux sociaux s'observe. Sur Facebook, le nombre de post baisse, le nombre d'abonnés stagne et les revenus avec. Ce qui semble inquiéter Mark Zuckerberg qui a renommé l'an dernier Facebook en Meta pour développer le fameux Metaverse. Résultat : un bide total. 

C'est ainsi que le syndrome "j'en ai assez" et je "veux récupérer ma vie" pourrait se développer dans les mois, années à venir, surtout quand on voit à quel point la construction de la personnalité et la vie en société, dans le réel, sont affectées par l'intrusion numérique. 

Le Web3 : l'arme anti Big Tech ? 

Je rajouterais que la pression sur les capitalistes de surveillance ne s'arrête pas au citoyen lambda et au législateur qui durcit le ton. Elle vient aussi de l'intérieur de la tech avec un vent de décentralisation qui souffle. 

Même si l'on peut douter de leurs intentions réelles, les crypto fans, les bâtisseurs du Web3 ou les aficionados originels de la blockchain défendent le respect de la vie privée en ligne. 

Autre percée technologique qui pourrait redistribuer les cartes, en particulier dans l'économie du search, c'est bien l'IA générative. Après les moteurs de recherche, on pourrait voir apparaitre des moteurs de réponses (cf. ChatGPT), ce qui serait problématique pour les annonceurs. 

En effet, il n'y aurait plus besoin de cliquer sur plein de lien (la fameuse économie du clic) pour trouver la réponse à une question et donc moins d'expropriation massive de données personnelles. 

Bémol : la big tech est déjà bien présente dans le secteur de l'IA avec des rachats nombreux opérés ces dernières années. Microsoft a par exemple beaucoup investi dans OpenAI. 

Si on met bout à bout ces éléments, tous ces éléments laissent à penser que le capitalisme de surveillance n'a rien d'immuable, tout comme la fameuse big tech. Il est aussi possible d'imaginer que cette dernière puisse finir par s'adapter à nos exigences : mieux rétribuer nos contenus, mieux protéger notre vie privée, etc.

Qu'en pensez-vous ? 

Pour compléter mon article, voici un certain nombre de liens vers des articles ou livres cités dans l'Âge du capitalisme de surveillance : 

Amaury

Lettres Ouvertes

Par Amaury Betton

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