Ces dernières années, les progrès technologiques se sont accélérés, alimentant fantasmes et peurs, parfois légitimes, parfois non. Dans ce contexte nouveau fait d'opportunités et de risques, je vous explique pour quelles raisons la posture techno-optimiste est, de mon point de vue, à privilégier pour bien se préparer au futur .
Bonjour à tous,
Pour cette nouvelle édition, je vais parler du manifeste techno-optimiste de Marc Andreessen, le célèbre investisseur américain à la tête du fonds éponyme.
Même s’il est très contesté, je dois admettre que j'aime bien sa manière de procéder : il utilise un ton très tranché, amusant et super positif, à l'américaine quoi, ça change de la sinistrose française. Bon, il est parfois un peu caricatural voire enfantin dans certaines occasions, mais ça reste cool.
Son argument central est le suivant : tous les problèmes matériels peuvent être résolus avec le recours à toujours plus de technologie. En l'utilisant, l'humain peut faire plus avec moins. Avec elle, il peut rendre tout meilleur.
Dans son manifeste, il explique, par exemple, que la fusion nucléaire pourrait être la silver bullet (la solution miracle) à la crise climatique.
Andreessen souscrit d'ailleurs aux arguments de la "e/acc community" pour "effective accelerationism", une idéologie basée sur l'idée que le développement de la technologie, l'IA en premier lieu, ne devrait pas seulement être autorisé mais être accéléré, sans contrainte d'aucune sorte.
Le développement exponentiel des technologies. Source : HBS
Pour l'auteur, la technologie est construite par les "Nations Unies Virtuelles des talents". Les ennemis du progrès sont tous les partisans de la décélération, de la décroissance, de l'étatisme, des monopoles, du de-risking, etc. Vous l'aurez compris, il a une sainte horreur du principe de précaution !
À la toute fin de son essai de 5 000 mots, il cite les "saints patrons" du techno-optimisme : @BasedBeffJezos, Ada Lovelace, Buckminster Fuller, Nick Land, Ray Kurzweil, entre autres.
Dans l'idée, je dirais que oui. Dans les faits, c’est un peu plus compliqué. Car la technologie ne peut pas et ne sera jamais le remède à tout. Les problèmes entre humains ne peuvent pas être réglés à l'aide de la technologie. Elle peut même les aggraver, voire en générer de nouveaux dans certains cas.
Melvin Kranzberg, un historien américain, a écrit "la technologie n'est ni bonne ni mauvaise ni neutre". Par cette citation, il faut comprendre que la technologie n'a pas d'impact direct, mais que son utilisation dépend d'un contexte social, culturel et géopolitique et qu'elle peut avoir, en conséquence, des incidences variées.
Même si la technologie n'est pas une solution miracle et qu'il faut bien en avoir conscience, je pense qu'il est préférable d'adopter une posture "techno-optimiste". Pourquoi donc ?
Raison 1 : en premier lieu, en raison de l'origine du mot "technologie". Le terme vient du grec techne pour la compétence / l'artisanat qualifié et logos pour "parole", "langue" et capacité à communiquer. Il y a donc dans ce terme, l'idée d'inventivité, de créativité, de connaissances partagées et d'intelligence. Un excellent concentré, que du bon là-dedans !
Raison 2 : en deuxième lieu, tout voir de manière négative n'est pas une attitude très constructive. Ok, les technologies comportent des risques. Mais, elles ont surtout fait progresser l'humanité jusqu'à présent. Elles nous permettent aussi d'accéder à plein de nouveaux services au quotidien.
Raison 3 : en dernier lieu, être techno-optimiste ne signifie pas considérer les technologies avec béatitude. Le techno-optimisme n’empêche de pouvoir faire preuve de nuances.
Au total, je pense qu'il faudrait d'abord présenter les opportunités des nouvelles technologies avant de parler des risques bien réels. Bref, il s’agirait désormais de faire passer le positif en premier dans les conversations et débats, pour mieux se préparer aux transformations à venir.
Qu'en pensez-vous ? Êtes-vous plutôt techno-optimiste, techno-critique ou techno rien du tout ? N'hésitez pas à partager vos avis !
Amaury